Au fil des pages de son journal "Les Montagnes roses" qui vient de paraître chez Eyrolles, la chanteuse Rose se...
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La peur selon Pomme
La mort reste la chose qui me fait le plus peur. Celle de mes proches, la mienne… Ma propre mort est un vortex de réflexion sans fin. Celle de
mes proches aussi mais, avec eux, j’ai cette impression que je peux agir dans le sens où je peux leur dire ce que je ressens, passer du temps avec eux, leur écrire des lettres… alors que je ne peux rien faire contre ma propre mort ! Ce qui me fait peur dans la mort des gens à qui je tiens, c’est de réaliser que je n’ai pas eu le temps de leur dire à quel point ils comptaient pour moi. Je peux donc contrer ça, en quelque sorte, en
n’ayant pas de regret ni de filtre. Alors que ma propre mort est une espèce de néant, un gros point d’interrogation.
J’ai très peur de l’échec aussi, de rater… C’est assez ironique quand on écoute mes textes où je me livre sur tout ce qui fait de moi un être imparfait, mais j’ai une grande peur de l’imperfection. Dans toutes les sphères de ma vie, j’ai toujours été dans la performance, que ce soit en amitié, dans le cercle social, le cercle professionnel… et c’est très handicapant. D’autant plus que mon métier accentue ce trait de caractère car c’est d’autant plus difficile de se défaire de l’image et de la performance dans un milieu comme le mien. Et en même temps, avec l’album que j’ai fait, j’ai l’impression d’aller contre ça. Mais ce perfectionnisme fait partie de ma personnalité et même si je peux le modérer, il sera toujours en moi. Il rejoint ma peur du jugement, de ce que les gens pensent de moi.
Photo : Emma Cortijo – Interview : Iris Cazaubon