Psychologie Positive n°42
Cultivez l'espoir

“Allez viens ! On va secouer nos existences.”
Inutile de le cacher, l’espoir est, ces derniers temps, une denrée rare, fragile et solitaire. Pourtant, une dose quotidienne d’espoir nous est vitale, peut-on lire dans l’article en page 48 : c’est dans notre sentiment d’espoir que nous puisons courage et résilience. Oui, mais comment fait-on pour aller réveiller l’espoir ? Je vous mets sur la première piste esquissée : aller à la rencontre des gens.
Je vous l’accorde, il y a une sorte d’ironie dans cette affirmation, tant la pandémie aura mis l’autre à distance* et contrarié nos élans ! Pourtant, à bien y réfléchir, cette phrase recèle tout l’enjeu de cette période, de ce siècle même : “Si vous interrogez les gens dans le monde sur ce qui importe le plus pour leur bien-être, c’est la santé. Et la deuxième chose, quand vous les interrogez sur leur bonheur, ce sont les liens sociaux, avant les revenus, avant l’éducation”, témoigne l’économiste Éloi Laurent dans Animal de Cyril Dion.
Remettre le lien social au coeur de nos vies, nous ouvrir de nouveau aux autres, refaire confiance pour rebâtir nos liens éprouvés : ce serait dans l’espace de la rencontre que se réfugie l’espoir, et dans le mouvement que naît le désir, celui d’inventer une nouvelle manière d’être au monde, avec la santé et le lien comme boussoles communes.
Le bien-être humain et la sauvegarde des écosystèmes sont définitivement entremêlés et sont la condition de la prospérité, soutient Éloi Laurent. Un constat partagé par le neuroscientifique Michel Le Van Quyen qui montre, dans Cerveau et nature et dans l’entretien qu’il nous a accordé, pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde.
Une lueur d’espoir !
Et pour attiser et entretenir cette flamme naissante, nous vous proposons dans ces pages d’aller à la rencontre d’un jeune homme singulier, un poète des temps modernes, du genre poète disparu mais bel et bien là : Félix Radu. Je lui laisse ici la parole, pour réveiller, d’un sourire ou d’un jeu de mots, notre feu intérieur.
“T’entends pas dans ta poitrine ? Hé ! ce n’est pas ton coeur qui bat, c’est l’enfant qui est en toi et qui frappe. Il est temps de lui ouvrir. La vie, ça brûle. Et si ça ne te brûle pas, c’est que tu ne vis pas.”
Nadège Baheux, rédactrice en chef
* L’Autre à distance, Anne Muxel, Éditions Odile Jacob, 2021.