Psychologie Positive n°45

Confiance en soi - Se libérer du sentiment d'imposture

Parce que je le vaux bien

Slogan génial d’une assistante de publicité en colère dans l’Amérique sexiste du début des années 1970, Because I’m worth it (le fameux “Parce que je le vaux bien !”) a traversé les décennies, traçant un sillon pour des générations de femmes et ouvrant la porte aux notions d’acceptation de soi et d’empowerment.

Pourtant, cinquante ans plus tard, nombre de femmes estiment “qu’elles ne le valent pas” : ce poste, cet homme, ce salaire. Pourquoi les femmes manquent-elles tant, aujourd’hui encore, de confiance en elles ? Pourquoi portent-elles, plus que les hommes selon les études, les germes du doute, et ce en dépit des preuves tangibles de leurs compétences dans tel ou tel domaine ? “Le manque de confiance en soi des femmes est inscrit dans leur Histoire”, écrivent Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot dans Le Syndrome d’imposture (les Arènes), dont il est question dans le dossier principal de ce numéro. Des siècles de domination masculine, les filles élevées longtemps dans la fragilité, l’opposition supposée entre féminité et compétences intellectuelles sont autant de facteurs contribuant à la persistance du sentiment d’illégitimité – dont les hommes, faut-il le rappeler, peuvent aussi souffrir.

Mais le manque de confiance en soi n’est pas irréversible : le “Petit traité de confiance en soi” en page 20 vous aidera à évaluer votre degré de confiance en vous et propose de nombreuses pistes pour gagner en assurance. Parmi elles, la sororité. “Un nouveau paradigme féminin est en train de s’écrire”, annoncent, plus loin, les deux autrices. Pour amorcer le changement, les femmes ont intérêt à se considérer comme soeurs et non comme rivales.

Les portraits brossés dans ces pages invitent également à plus de sororité : trois drag-queens et drag-kings nous racontent la reconquête de leur estime d’eux-mêmes, libérés de la norme par cette pratique artistique qui (se) joue des questions de genre. Grâce à leur alter ego, leur “personnage de scène”, ils, elles, peuvent découvrir et montrer de nouvelles facettes de leur personnalité.

D’ailleurs, « nous avons souvent plus en commun que nous le croyons », affirment les auteurs de l’article en page 43 qui suggère d’aller chercher ce qui nous lie et non ce qui nous oppose, comme la pensée binaire nous y incite trop souvent. Parce que nous le valons bien.

Nadège Baheux, rédactrice en chef

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