À la rencontre de soi : comment éviter d’être son propre ennemi
Il est fréquent d’entendre parler de l’importance de garder les yeux ouverts face aux individus toxiques qui peuplent notre entourage. Critères et comportements spécifiques sont souvent énumérés pour nous aider à les identifier. Mais, et si la source de cette toxicité résidait en nous-mêmes ? Emma Seppälä, membre émérite de la faculté de Yale, partage avec CNBC une réflexion provocante : pourquoi ne pas envisager que nous soyons, parfois, notre propre pire ennemi ? Son enseignement auprès des étudiants de Yale lui a permis de constater qu’une relation saine avec soi-même est cruciale pour mener une existence fulfilling.
Les phrases destructrices à proscrire de notre dialogue intérieur
La vigilance est de mise face aux remarques passives-agressives, aux jugements sévères et aux commentaires dévalorisants, en particulier lorsque nous en sommes la source. Emma Seppälä souligne que c’est cette autodénigrement qui entretient une relation nocive avec notre être. Parmi les affirmations à éliminer impérativement de notre discours intérieur, elle identifie :
- « Je ne suis pas assez bien. »
- « Je ne pourrais jamais y arriver, pourquoi essayer ? »
- « Je suis nul/un raté »
- « Je n’arrive pas à croire que j’ai fait ça, je suis tellement stupide »
- « Je suis moins bien qu’eux »
L’impératif de l’autocompassion
Face à cette auto-toxicité, la remédiation proposée est une ouverture vers l’autocompassion, l’évolution personnelle et l’apprentissage continu. Emma Seppälä conseille de se traiter avec la même bienveillance et le même soutien que l’on offrirait à un jeune enfant. Elle rappelle que nul n’est parfait et que l’erreur est humaine. En prenant conscience de notre tendance à l’autocritique sévère, nous pouvons apprendre à respirer, à relâcher la pression et à avancer.
Cette démarche vers l’autocompassion, souligne la professeure et spécialiste Kristin Neff, est non seulement une voie de réassurance face à nos erreurs ou à nos ambitions non réalisées, mais représente aussi un véritable soin envers notre santé mentale. L’autocompassion n’est pas qu’un simple antidote contre les sentiments négatifs, c’est un pilier sur lequel on peut s’appuyer pour construire une estime de soi résiliente, pour diminuer les symptômes de la dépression et de l’anxiété, pour enrichir nos relations et accroître notre bien-être général.