| Publié le 6 janvier 2020

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Arnaud Viard

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Arnaud Viard

[wtr-time] Face à l’écran blanc, les couleurs des émotions sont parfois plus faciles à accepter que dans la “vraie vie”. Parce qu’il est plus aisé de se fondre dans un autre décor que le sien, parce que les personnages de cinéma sont comme nous mais pas tout à fait nous, parce que l’écran devient, au-delà de la fiction, le miroir de nos tourments, de nos joies, de nos doutes...

« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » : une phrase que chacun a pu prononcer dans le secret de son cœur comme une promesse, ou comme un vœu sincère glissé à voix haute au creux d’une oreille bienveillante. Cette phrase belle et mélancolique résume très bien l’esprit de ce film librement inspiré du recueil de nouvelles éponyme d’Anna Gavalda.

À la manière d’un patchwork, Arnaud Viard a puisé dans chacune des histoires pour y cueillir ses personnages, puis les a ensuite accordés avec délicatesse, les liant par le fil invisible d’une tendresse complice, fabriquant de toutes pièces une nouvelle famille. Elle sera le cœur battant du film, soleil irradiant et brûlant un peu trop fort les astres satellites qui gravitent autour d’elle. Tout commence par un anniversaire, celui d’Aurore, la mère, qui fête ses 70 bougies avec ses quatre enfants. D’abord Jean-Pierre, le fils aîné, qui tient le rôle d’un père trop tôt disparu et porte si (trop ?) bien le costume-cravate du quinqua qui a réussi dans la vie. Juliette, écrivaine empêchée par la peur de mal faire qui attend peut-être, enfin, son premier enfant. Mathieu, quant à lui timide et angoissé, se noie dans les détails d’une vie millimétrée en espérant la tornade d’un premier grand amour. Enfin Margaux, la petite dernière, ne veut rien céder sur ses idéaux et vivra coûte que coûte de sa passion, la photographie, quitte à avaler quelques couleuvres.

Astres détenant chacun sa part d’ombre, étoiles filantes ou revenantes, les personnages de ce film entre rires et larmes sont les incarnations de nos fragilités et de nos ressources. Ils racontent l’incandescence de la vie, le temps qui file, les rêves que l’on a oublié d’écouter et ceux qu’il est encore temps de rattraper. Ils disent aussi la force de l’amour fraternel, dernière arme contre la tristesse.  //C. Lahbabi


Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, réalisé par Arnaud Viard, avec J.-P. Rouve, A. Taglioni, B. Lavernhe, C. Rowe, E. Zylberstein, A. Clément. Sortie le 22 janvier.

Photo Céline NIESZAWER © EASY TIGER – UGC IMAGES – FRANCE 2 CINEMA – LES MILLE ET UNE MARCHES

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