- Accorder plus de temps aux enfants qui en ont besoin pour assimiler certaines compétences, au lieu de tous les faire progresser au même rythme selon un programme strict. Chaque cerveau se développe à son propre rythme. Forcer un enfant dont le cerveau n’est pas prêt à aborder des notions abstraites comme le calcul peut créer l’effet inverse et l’angoisser. Cela risque d’ancrer chez lui un sentiment durable d’incapacité alors qu’il s’agit juste d’un décalage temporaire dans la maturation de son cerveau. Une approche plus patiente et individualisée est nécessaire.
- Tenir compte des différences naturelles entre les cerveaux des garçons et des filles dès la naissance. Chez les garçons, les zones liées à l’action et au mouvement sont légèrement plus actives, ce qui explique leur agitation et leur attirance pour l’exploration physique. Cependant, ces prédispositions ne sont pas figées. Il est conseillé de stimuler également les filles à explorer leur environnement et à développer leurs capacités motrices. Et inversement, encourager les garçons dès le plus jeune âge à développer leurs aptitudes sociales et langagières afin de ne pas amplifier par l’éducation les stéréotypes de genre.
- La période idéale pour commencer l’apprentissage des langues étrangères se situe avant l’âge de 6 ans. Le cerveau connaît alors une fenêtre sensible très favorable à l’acquisition du langage. Les stimuler linguistiquement dès cette période permettra aux enfants d’atteindre une maîtrise optimale des langues étrangères par la suite. Passé ce cap, le cerveau perd progressivement cette plasticité exceptionnelle pour apprendre de nouvelles langues.
- Ne pas brusquer le choix d’orientation des adolescents car leur cortex préfrontal, siège des fonctions de raisonnement logique et de prise de décision, n’est pas encore pleinement mature à cet âge. Sous l’influence des bouleversements hormonaux de la puberté, le cerveau émotionnel prend souvent le dessus créant des comportements impulsifs et versatiles. Il faut parfois attendre après 20 ans pour que cette zone cérébrale soit assez développée pour faire des choix importants d’avenir de manière raisonnée. Un accompagnement par des “cerveaux frontaux externes” est nécessaire.
- Envisager de décaler les horaires de début des cours au collège et lycée, ou du moins de commencer la journée par des matières moins exigeantes cognitivement. Pendant l’adolescence, les rythmes de sommeil sont perturbés par les changements hormonaux. Les ados ont besoin de 9h à 9h30 de sommeil par nuit mais peinent à s’endormir tôt à cause d’un décalage de production de mélatonine. Les réveils matinaux sont alors très difficiles. Un décalage d’une heure permettrait de mieux correspondre à leurs besoins de sommeil.
- Varier les types de matières dans les emplois du temps plutôt que de faire se succéder des cours faisant appel aux mêmes zones cérébrales, comme enchaîner français et anglais. Cela évite d’épuiser certaines régions du cerveau tandis que d’autres restent inactives. Il est préférable d’alterner avec des matières sollicitant d’autres processus cognitifs, comme passer d’un cours de grammaire à un cours de littérature, pour que le cerveau puise dans ses diverses ressources.