Le long-métrage “Vice-Versa 2” créé par Pixar va au-delà de la simple fonction de divertissement pour enfants, en devenant une véritable leçon sur la complexité des sentiments humains.
Le film met en avant des émotions telles que l’anxiété et la gêne, démontrant la capacité de notre esprit à naviguer dans un éventail de sentiments plus riche que la dichotomie habituelle joyeux/triste. Ce concept, bien que présenté de manière narrative, trouve un écho dans la réalité, comme le souligne une étude diffusée dans la publication scientifique Cerebral Cortex.
La diversité émotionnelle au sein du cerveau
Des chercheurs ont étudié la réalité et la mécanique des “émotions complexes” au cœur de notre cerveau. Leurs travaux révèlent non seulement que ces états affectifs existent bel et bien, mais qu’ils génèrent également des signaux cérébraux constants et uniques sur une durée étendue. “Les émotions ne basculent pas brutalement du positif au négatif,” nous éclaire Anthony Vaccaro, l’un des auteurs principaux de l’étude. “Il existe bel et bien une forme d’émotion complexe qui perdure.”
La communauté scientifique a longuement débattu de la question de savoir si le cerveau était capable de gérer des émotions composites ou si nous basculions simplement entre des sentiments diamétralement opposés. Cette étude vient bousculer l’idée que les états affectifs seraient uniquement rangés sur un axe allant du positif au négatif.
Exploration neuronale des sentiments composites
L’équipe de recherche de l’USC a identifié les zones cérébrales qui s’activent lorsqu’un individu éprouve des émotions complexes comme la nostalgie. L’amygdale et le noyau accumbens, zones clés du traitement des émotions, affichent des patrons d’activation neurale singuliers en présence de sentiments composites. En outre, le cortex insulaire présente des modifications d’activité lors d’une modification des états émotionnels des participants.
Pour conduire à ces résultats, les participants ont été invités à regarder le court-métrage “One Small Step”, qui suscite à la fois de la joie et de la mélancolie. Lors du visionnage, un suivi de l’activité cérébrale était réalisé par Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). Après un premier passage sous IRM, une seconde observation du film a été faite sans IRM, pendant laquelle les participants ont indiqué ressentir des émotions joyeuses, tristes ou mixtes. Ces données ont par la suite été analysées pour corrélérer avec les résultats d’imagerie.
Embrasser la complexité des émotions
Jonas Kaplan, co-auteur de l’étude, insiste sur l’importance de reconnaître et d’accepter cette complexité émotionnelle. “Apprécier pleinement une émotion composite et s’autoriser à vivre un mélange de sentiments positifs et négatifs démontre une grande maturité émotionnelle,” partage-t-il.