La difficulté de séparer la vie professionnelle et la vie privée a fait l’objet d’études récentes. Une étude finnoise de 2015* a identifié quatre catégories d’actifs : les “intégrateurs” qui mélangent régulièrement les deux sphères (48%), les “bourreaux de travail” très pris par leur emploi à la maison (20%), les “séparateurs” qui cloisonnent strictement leur vie professionnelle et privée (19%), et ceux dont la vie personnelle occupe une grande place au travail (15%).
Les résultats indiquent que les séparateurs sont en meilleure santé que les intégrateurs et les bourreaux de travail. Être constamment sollicité pour le travail, même en dehors des heures de bureau, empêche de se détendre et de récupérer. Cela augmente les risques d’épuisement émotionnel, de perte de tonus et de créativité. Les intégrateurs, en effectuant plusieurs tâches simultanément, sont moins précis, retiennent moins bien les détails et commettent davantage d’erreurs.
Les psychologues recommandent de considérer le travail comme un rôle parmi d’autres et d’avoir confiance en ses capacités professionnelles. Le travail est un contrat impliquant des heures définies, des tâches à accomplir dans ce cadre horaire. Une disponibilité excessive peut nécessiter une renégociation du contrat ou l’identification des causes de surcharge. La culture d’entreprise influence souvent la tendance à vouloir performer autant que les supérieurs.
Il est conseillé de discuter ouvertement avec l’employeur de ses attentes en termes de disponibilité et de charge de travail. Bien que la séparation stricte soit la solution la plus saine, elle n’est pas réaliste pour toutes les professions. Des accords personnalisés permettent de concilier les deux sphères : fixer des plages sans intervention professionnelle, couper les notifications, etc. Une gestion par tâches à accomplir facilite la déconnexion une fois celles-ci réalisées.
La séparation des rôles requiert de la discipline mais apporte des bénéfices : un meilleur équilibre, une impression de maîtrise du temps, le sentiment de respecter ses engagements, et in fine une confiance en soi renforcée, profitable à tous les aspects de la vie.
Voir : U. Kinnunen et al. “The role of work-nonwork boundary management in work stress recovery”, International Journal of Stress Management, 2015.