Actualités

Souffrez-vous inconsciemment du syndrome du nombrilisme ?

Les enjeux relationnels à l’ère des réseaux sociaux

En cette époque où les réseaux sociaux façonnent de plus en plus notre manière de communiquer, il devient essentiel de se pencher sur l’impact de ces plateformes sur nos relations humaines. Ces espaces virtuels, tout en ouvrant de nouveaux horizons de connexion, suscitent également questionnements et adaptations face à des comportements émergeant de leurs usages répandus.

La reconfiguration des liens interpersonnels s’accompagne de la création de codes inédits, issus de ces interactions de plus en plus fréquentes dans le virtuel.

La quête de l’image idéalisée sur les réseaux sociaux

Au cœur des discussions se trouve souvent évoqué ce phénomène surnommé syndrome du personnage principal, ou syndrome du centre du monde. Cette tendance, mise en lumière par les médias, renvoie à une série de comportements où l’individu se perçoit comme acteur principal d’une version embellie, voire fictive, de son existence, d’après Phil Reed, professeur de psychologie. Ce phénomène traduit une volonté d’embellir son quotidien à travers les filtres numériques, dans une quête parfois épuisante de valorisation de soi et de reconnaissance sociale.

Les utilisateurs poussés par ce sydrome exploitent les outils offerts par les plateformes sociales pour construire une image de soi idéalisée, glissant ainsi vers une dévaluation personnelle et une fatigue psychologique.

Les dangers d’un contrôle illusoire sur son identité virtuelle

Ceux qui succombent au syndrome du personnage principal manifestent souvent une estime de soi fragilisée, point de départ vers une reconstruction personnelle dans le numérique. La pression sociale pour s’afficher sous son meilleur jour mène à un dangereux cercle vicieux : la reconnaissance en ligne, si facile à obtenir, devient une drogue, conduisant à un décalage toujours plus grand avec la réalité. Inès Gauthier, psychologue clinicienne, souligne ce malaise : un refuge dans un monde virtuel où l’on se sent maître, en contraste avec les peurs du monde réel.

Lire  Le syndrome de l'imposteur peut être bénéfique.

Naviguer entre authenticité et représentation sur les réseaux

Le défi est de ne pas se perdre dans cette quête d’un moi idéalisé exclusivement en ligne. Il est crucial de maintenir des liens authentiques et tangibles avec notre entourage. Renforcer la confiance en soi par des interactions réelles et ne pas succomber à la comparaison stérile avec la vie apparemment parfaite des autres en ligne est une voie à suivre. Inspirons-nous des sages stoïciens pour relativiser et valoriser ce que nous possédons réellement.

Face à un proche ou à un enfant trop absorbé par cette réalité virtuelle au point de se détourner du monde tangible, l’invitation à des moments partagés, à l’air libre, peut aider à rétablir l’équilibre.