« C’était autrefois », ces mots qui ne nous ressemblent plus
Nous avons tous déjà entendu ces phrases quelque peu nostalgiques de la part de nos proches, rappelant qui nous étions pendant notre tendre enfance. Mais que ressent-on quand ces souvenirs ne semblent plus en adéquation avec la personne que l’on est devenue ? Souvent, les traits de caractère qui nous définissaient enfant ne nous correspondent plus à l’âge adulte. Et pourtant, certaines personnes persistent à nous voir à travers le prisme de notre jeunesse, ne réalisant pas toujours l’impact que cela peut avoir sur notre relation avec elles, notamment quand il s’agit de nos parents.
Derrière les étiquettes, une quête de compréhension
Pourquoi nos parents s’accrochent-ils parfois désespérément à ces versions obsolètes de nous-mêmes ? Selon Sarah Epstein, thérapeute familiale, cette tendance à ne pas actualiser l’image qu’ils ont de leurs enfants peut traduire un manque d’ouverture face à ce que leur enfant est réellement devenu. Certains parents pourraient même éprouver un sentiment de tristesse à l’idée de perdre cet enfant qu’ils ont connu, préférant se raccrocher à une image qui leur est plus familière, plus rassurante.
Janice Stafford, elle aussi thérapeute familiale, souligne que ce comportement peut trouver origine dans différentes raisons : la difficulté d’accepter le changement, la répétition de schémas familiers ou encore une certaine forme d’impuissance face à l’évolution rapide de leurs enfants.
Quand les souvenirs d’hier entravent l’harmonie familiale
Loin d’être un simple échange anodin, cette propension à enfermer les autres dans des rôles du passé peut sérieusement nuire à la qualité de nos relations. Sarah Epstein met l’accent sur le risque d’aliénation ressenti par les enfants qui se voient constamment confrontés à devoir rectifier l’image que leurs parents ont d’eux. De leur côté, les parents peuvent se sentir blessés à l’idée qu’ils ne connaissent pas vraiment leurs enfants. Cette dynamique peut, à terme, endommager le lien parent-enfant.
Heureusement, l’espoir demeure. Il est possible de s’affranchir de ces étiquettes réductrices, à condition que parents et enfants cultivent la curiosité et l’ouverture à l’évolution de chacun. Sarah Epstein souligne combien il est précieux, pour les enfants comme pour les parents, de se sentir compris et reconnus dans leur évolution.