Les dessins des enfants révèlent beaucoup sur leur développement, car la découverte du monde se fait aussi sur le papier.
- Les dessins des enfants peuvent raconter des choses sur leur vie et leur état émotionnel.
- Entre un et deux ans, les enfants font des gribouillis qui ne sont pas encore structurés.
- Entre deux et trois ans, grâce aux progrès moteurs et à la coordination entre l’œil et la main, les gribouillis deviennent plus organisés.
- Vers trois ans, l’enfant commence à dessiner le “bonhomme têtard”, une figure humaine avec une tête et des bâtonnets pour le corps – sans torse.
- Vers dix ans, la plupart des enfants arrêtent de dessiner, à l’exception de ceux qui sont particulièrement intéressés par le dessin.
- Le dessin a de nombreux avantages pour l’enfant, notamment le développement sur le plan affectif, l’expression de soi, la découverte des capacités, le développement de l’estime de soi et la concentration.
- Les dessins de l’enfant sont des représentations à un instant donné et ne doivent pas être trop interprétés.
- Il est recommandé de ne pas imposer de modèles de dessins aux enfants de 3 à 6 ans, mais plutôt de les laisser s’exprimer librement.
- Il est bénéfique de donner aux enfants des feuilles blanches pour qu’ils puissent s’exprimer par le dessin.
La période du gribouillage : 1+
La période du gribouillage commence vers 18 mois, avec les premiers mots. Les premiers gribouillis sont des traits jetés au hasard sur le papier, mais ils ont une forme. Après les premiers gribouillis, l’enfant fait son premier dessin ovoïde. À partir de 2 ou 3 ans, il ne dépasse plus les bords de la page et on peut distinguer des formes circulaires. Il continue à s’exercer avec les formes rondes jusqu’à pouvoir dessiner un cercle d’une main ferme.
Des dessins qui ont une signification : 3+
Vers 3 ans, l’enfant dessine des ronds et des traits, formant des soleils. Au début, le soleil surgit partout sur la page, mais vers 4 ans, il lui attribue souvent une place en haut de la feuille. C’est la première fois qu’il nomme ce qu’il a dessiné, comme “Regarde maman, ça, c’est toi !”
Couleurs et coloriages : 4+
Les premières couleurs préférées sont celles qu’on voit le mieux, comme le rouge et le noir. L’enfant colorie un tronc d’arbre en marron et les feuilles en vert, comme dans la nature. Vers 3 ou 4 ans, les enfants aiment aussi les livres de coloriage. Colorier un dessin a une signification particulière pour la motricité, en tenant le crayon d’une certaine façon et en coloriant dans une certaine direction sans dépasser les lignes. C’est aussi très relaxant, surtout quand l’enfant est fatigué. Sur le plan intellectuel, il doit reconnaître les formes, comprendre la scène globale et les détails, et choisir les bonnes couleurs.
La réalité invisible : 7+
À partir de 7 ans, les enfants sont conscients de leur apparence spécifique. Auparavant, toutes les femmes avaient des cheveux longs et les hommes un chapeau, mais désormais, ils se représentent selon la réalité. Ils dessinent également des choses habituellement cachées, comme des chaises visibles à travers les murs de la maison ou le contenu d’un coffre. “À présent, les enfants dessinent ce qu’ils savent,” explique la psychologue Theresa Foks-Appelman. Cela correspond à leur phase de curiosité et au souhait de découvrir la réalité invisible. Un enfant de cet âge peut s’imaginer que quelque chose qu’il ne voit pas est quand même là. Les enfants commencent à s’entraîner à la perspective, dessinant le monde vu d’en haut et les maisons sur le côté, sans se soucier des imperfections de perspective. Ils dessinent ce qu’ils ont dans leur tête, et non ce qu’ils voient. À partir de cet âge, les personnages commencent à bouger, marchant, faisant des signes ou du vélo. De farouches pirates et de dangereux monstres apparaissent. Les enfants utilisent toute la page pour représenter une histoire, avec différents événements disséminés sur le papier.
La réalité visible : 9+
Vers 9 ans, les enfants ne dessinent plus la réalité qui est dans leur tête, mais veulent la représenter le mieux possible. Un développement important est le “chevauchement” : ils peuvent désormais dessiner des personnages devant un arrière-plan ou en partie cachés les uns derrière les autres. Leur style change souvent pour devenir moins original, reproduisant celui de leurs copains. Ils deviennent plus critiques et déchirent parfois des dessins qui ne ressemblent à rien.
Puberté : 12+
Vers 12 ans, les enfants sont vraiment conscients de leurs imperfections artistiques, ne parvenant pas à représenter sur le papier la réalité telle qu’ils se la représentent dans leur tête. Après l’école primaire où ils dessinaient souvent avec plaisir, ils apprennent le dessin technique au collège. “Et comme les adolescents sont plus critiques envers eux-mêmes, il est possible qu’ils éprouvent moins de plaisir à dessiner spontanément,” explique Theresa Foks-Appelman. Le monde véritable et le monde dessiné s’agrandissent. Pour leurs dessins, les adolescents choisissent souvent des thèmes de science-fiction, de mondes surréalistes ou idéaux. Ils se mettent à recopier des héros de bandes dessinées, représentant ainsi leur propre monde en le relativisant et parfois sur le mode de la plaisanterie. Ceux qui dessinent bien sont complimentés non seulement par leurs parents, mais aussi par leurs professeurs et camarades. Les enfants dotés de ce talent l’exploitent souvent plus tard, tandis que les moins talentueux peuvent chercher d’autres modes d’expression, comme la musique ou le théâtre.