| Publié le 26 novembre 2019

Les pierres précieuses de notre passé

Les pierres précieuses de notre passé

3 min de lecture Quand j’étais enfant… Je me souviens… J’avais 5 ou 6 ans, je crois… Et le passé semble se dérouler, sous nos yeux, comme si on y était.

Un passé à trous. Un passé imparfait, recomposé. Car malgré les apparences, aucun souvenir n’existe “tel quel”, il passe nécessairement par le filtre déformant du remaniement du présent. De notre cerveau d’aujourd’hui. Pourtant, nous accusons si souvent notre passé d’être le creuset de nos manquements, de nos empêchements, de nos souffrances, celles d’aujourd’hui précisément.

Passé et psychologie semblent former un couple indissociable. Le psy serait finalement cet archéologue qui, délicatement, invite son patient à revisiter sans relâche un passé forcément tourmenté, où seraient cachées ses blessures, ses “traumatismes infantiles”, ses guerres intérieures, ses “conflits inconscients”. Alors le patient creuse, creuse, creuse, réaménage, invente par omission, recolle des morceaux d’histoires, des bribes d’images, des émotions emmêlées, retrouve cet événement douloureux, cette parole acide, ce geste violent… Avec cette conviction intime, cette croyance largement partagée, que la mise à nu de ces présumés coupables sera le grand acte libérateur. Enfin. La délivrance. Une nouvelle naissance.

Pourquoi pas ? Peut-être, parfois. Mais si le passé était aussi une immense ressource ? Se souvenir des belles choses…

En psychologie, l’évocation du passé est toujours teintée de sa part sombre : « Il faut porter sa croix », dit la maxime populaire… Mais qui a eu un jour cette idée un peu folle de poser sa croix et de la regarder ? De la regarder vraiment.

Ne pouvons-nous pas y voir aussi des pierres précieuses ? Des joyaux incrustés dans ce bois patiné par les ans ? Des trésors que nous n’avions jamais pensé à dénicher ? Dont nous ignorions la présence et l’éclat ? Ces pierres précieuses sont toutes nos victoires : la minuscule, l’imperceptible, l’éphémère, ou celle plus visible, reconnue.

« Se souvenir des belles choses » 

Ces pierres précieuses nous parlent de nos forces, de celles que nous avons mobilisées avec succès face aux défis. Elles sont toutes nos compétences, nos qualités, notre audace, notre courage, nos valeurs qui nous ont portés, fait réussir et nous ont rendus fiers, si fiers… Notre passé, c’est aussi tout cela. Cette énergie-là. La psychologie des ressources doit être cette psychologie de la vie,
de l’élan vital, qui retrouve le chemin perdu de ces ressources, toujours présentes. Viens, ensemble nous ferons briller cette part de toi que tu avais oublié. Viens ! //

Jeanne Siaud-Fachin est psychologue clinicienne et psychothérapeute, fondatrice des centres Cogito’Z. Dans son dernier livre, S’il te plaît aide-moi à vivre (Odile Jacob, 2018), elle expose les fondements de la psychologie des ressources, une psychologie qui intègre les apports de multiples champs théoriques, scientifiques, cliniques, une psychologie de l’engagement, qui assume la culture du résultat et qui permette à chacun d’être sur le chemin qui est le sien.
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