| Publié le 6 février 2020

Parlez-vous à votre patron de vos problèmes psychiques ?

Parlez-vous à votre patron de vos problèmes psychiques ?

[wtr-time] Beaucoup de personnes qui ont (ou ont eu) un burn-out, une dépression ou un autre problème psychique connaissent ce dilemme : dois-je en parler au travail ou lorsque je pose ma candidature ?

La psychologue néerlandaise Evelien Brouwers, de l’université de Tilburg, a réalisé une étude à ce sujet avec des collègues. Leur conclusion : mieux vaut ne pas le faire. Elle répond à nos questions.

Mieux vaut ne pas le faire ? Nous ne sommes donc pas prêts à nous débarrasser de cette stigmatisation ?

C’est en effet un résultat décevant. Mais si vous voulez trouver du travail ou conserver votre emploi, mieux vaut ne pas parler de votre dépression, de votre TDAH ou de vos psychoses passées. C’est en tout cas ce qui ressort des entretiens que nous avons eus avec des professionnels des RH, des employeurs et des employés. Une étude scientifique à plus grande échelle doit encore le confirmer.

Pourquoi vaut-il mieux se taire ?

Être franc peut vous coûter votre emploi – et je pense que cela arrive bien plus souvent que nous ne le pensons. Les interviews ont montré que l’on pense souvent à la place des personnes souffrant de problèmes psychiques : « Il a eu un burn-out, donc il ne peut certainement pas accomplir cette tâche. » Les chances de promotion vous passent sous le nez, on parle de vous dans votre dos et même si tout le monde commet des erreurs, chez les personnes ayant des problèmes psychiques, on les attribue plus souvent à leur affection. Lors d’une candidature, il est totalement incongru de parler de votre ancienne dépression et de vos crises d’angoisse. Le risque est grand que l’employeur pense : merci de m’avoir prévenu. Avant de mettre votre lettre au panier.

Pourquoi les gens veulent-ils tant être francs ?

Être honnête et authentique est important pour votre bien-être. En outre, être ouvert peut améliorer vos relations de travail : les collègues vous comprennent mieux – ils peuvent par exemple mieux vous cerner quand vous réagissez soudain de façon différente. Et la franchise produit une culture de travail agréable : tout le monde souffre de quelque chose. Être franc est donc le plus agréable, mais l’est-ce toujours si cela vous coûte votre emploi ? Il reste encore beaucoup à faire pour que la stigmatisation disparaisse.

Quand faut-il parler de ses troubles ?

Quand ils influent sur votre travail. Ou si le stress de les garder cachés vous affecte. Dans ce cas, ne donnez pas trop de détails médicaux et personnels sur la gravité de vos troubles. La seule chose qui compte est : de quoi avez-vous besoin pour bien faire votre travail ? Dites par exemple d’un ton neutre : « Je suis au mieux de mes capacités quand je peux travailler le matin sans interruption et dans un endroit calme. » (PL)

Source : “To disclose or not to disclose mental health issues in the work environment, Journal of Occupational Rehabilitation” (2016).

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